Costumes de danse (la fin) tenues de pirates grands siècles

Voilà la dernière partie du retard que j'ai à combler pour vous présenter tout ce que j'ai terminé depuis la naissance de ma fille.

Nous avons travaillé une gigue d'inspiration baroque sur une musique moderne issue de la B.O de Pirates des Caraïbes. Nous voulions donc des costumes pouvant aller avec cette musique ultra-célèbre. Notre seul garçon avait déjà un costume XVIIIe que j'avais confectionné pour la journée Grand-siècle il y a maintenant deux ans. Je me suis donc dirigée vers des tenues inspirées de ce qui se portait fin XVIIe-début XVIIIe en croisant ça avec des inspirations plus "populaires" pour les dessous.

Mon idée était par exemple de mélanger des tissus d'apparence plus nobles (jacquards) avec des cotons à carreaux pour le côté populaire.
J'ai utilisé le patron RH pour les corsets courts (il fallait pouvoir danser).

 J'ai pensé à des jupes retroussées plutôt qu'à des pantalons (sur les gravures de pirates femmes on les représente en pantalons) parce que je pense que dans ces représentations on caricature le côté "masculinisé" de ces femmes pour souligner le choix contre-nature qu'elles ont fait en s'embarquant. D'ailleurs sur les illustrations on les représente aussi les seins à l'air... or je doute qu'une jeune fille, même d'un milieu populaire, élevée dans des sous-vêtements rigides (corsets, corselets...) jette tout aux orties en devenant pirates et s'expose seins  l'air au risque d'être un objet de violence sexuelle perpetuellement.
D'ailleurs il semble selon des sources douteuses que la plus célèbre des pirates femme, Anne Bonny était la fille d'un procureur... l'autre Mary Read s'habillait en homme (on comprend facilement pourquoi). Pas de seins à l'air, donc, sauf dans les fantasmes populaires.

Revenons-en à nos moutons; qui dit jeunesse aisée, dit sous-vêtements contraignants et donc habitude d'être soutenue; gardons au moins un corset.
Qui dit femme qui veut rester habillée en tant que tel dit jupe, jupon (sauf si vraiment câtin auquel cas on pourrait peut-être se passer de plusieurs couches de jupes... et encore ça se discute).
Et enfin pour danser on doit retrousser un peu: voilà le pourquoi du comment des tenues.

Je précise que le travail est mi-histo, comme souvent chez moi; j'ai essentiellement travaillé à la machine et fait les finitions à la main du type pose du biais, ourlets (oui ! sur 4 jupes de 3 mètres chacune c'est lourd)... Les baleines sont en plastique, les corsets triplés avec du calicot ancien et doublé avec du lin-coton.

Photos du travail de construction:





Moui alors ne vous méprenez pas, surtout si vous débutez, ces doublures sont posées de façon moderne, pas pièce par pièce. Les oeillets aussi 100% métal pas histo-du-tout mais il est clair qu'en deux mois faire 3 corsets et avec un bébé à s'occuper... pas question de les broder un par un. 


Et un peu pour la construction des jupes, elles sont retroussée par des liens posés de manière invisible sur les coutures rabatues des côtés (long travail pour rabattre les lisières à la main dessous). Je vous montre la mienne que je voulais faire de manière histo pour pouvoir la reporter avec autre chose (projet à long terme). J'ai donc utilisé la méthode des "fameux" plis canons, c'était la première fois que j'en faisais sur un tissu aussi épais; j'ai vraiment beaucoup aimé les explications de Marion qui m'ont aidée. 



 Et voilà les résultats:
(J'avais aussi fabriqué un gilet masculin avec toujours un patron RH, doublé avec le tissu de nos jupons.)








Voilà pour toutes ces tenues enfin achevées, à bientôt pour de nouveaux projets. 










Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Us et costumes: du deuil en 1860

Visite à la forge

Du deuil, encore...